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Succès d’un échec

Altéha est mon premier roman de fantasy. Je l’ai écrit vers l’âge de 16 ans, après un premier roman fantastique qui reste rituellement dans mon tiroir comme un trésor. 

L’histoire d’Altéha est extrêmement simple : une guerrière solitaire part à la recherche de son amie Cataro enlevée par le Roi Erimas, tyran de son état. Elle devra soulever le peuple et vaincre ses blessures émotionnelles pour évoluer et garantir le succès de sa mission. 

Ah, c’est sûr que dit comme ça, en 2021, on n’a pas un grain de rêve à se mettre sous la dent ! Et je vous comprends. Mais en 1996, ces sujets étaient très tendances, puis c’est devenu kitch. Aujourd’hui c’est même un peu de mauvais goût face aux superproductions Hollywoodiennes.

Lorsque je l’ai écrit, j’étais adolescente. Ça n’excuse rien. Mais j’étais loin de mon authenticité et totalement fan de Xena la guerrière, de mythologie grecque, d’esprits rebelles, d’âmes solitaires et de cœurs blessés. On sent déjà poindre ce Romantisme qui m’est si cher…

Mon imagination se basait surtout sur ce que je voyais à la télévision, ce dont je rêvais à travers les livres. Je n’avais pas d’univers construit, pas de règle d’écriture, pas d’amour véritable de tel ou tel style. Bercée par les années 80, 90, c’était la fantasy qui régnait partout : films, livres, dessins animés, bd, jouets… 

Il m’aura fallu atteindre la vingtaine pour comprendre qui j’étais, ce que j’aimais et sur quels sujets de souhaitais écrire. Peu à peu, mon univers s’est fait plus dense, plus fort, plus intense ! La fantasy pure n’était pas faite pour moi. Mais l’onirisme, oui.

J’ai donc commencé à remanier Altéha en 2019, pour que ce roman de fantasy se transforme en une véritable épopée onirique et romantique. J’ai débuté par son nom en remettant la lettre H à sa place. Je l’avais volontairement déplacé parce que je voulais que ce soit unique et que ma mère m’avait dit que c’était le nom d’une fleur. Orgueil !

Je suis aujourd’hui revenue à plus d’humilité et ma certitude est que pour être unique, il ne faut pas déplacer les lettres mais savoir les composer tout autour de la rose de trame, comme un superbe bouquet de mots arrangé avec talent.

J’aurais beaucoup à vous dire sur Althéa, tant sur le passé que sur son avenir, mais chaque chose en son temps… j’y reviendrai.

Ce que je souhaitais partager avec vous à travers ce billet, ce n’était pas un success story mais un développement personnel.

Lorsque je l’ai édité en 2005, j’en ai vendu une centaine d’exemplaires (vous me direz, ce n’est vraiment pas si mal, mais à l’époque, « écrire » était surprenant, on ressortait du lot et on achetait un livre plus par soutien que par réel intérêt). Je n’ai jamais fait réimprimer ce roman puisqu’entre temps, j’ai réalisé sa superficialité, sa profondeur mal décrite, son histoire tout simplement mal écrite.
Je voudrais ici remercier tous mes amis d’alors, pour leur adorable soutien.

Là où est le succès, c’est que j’ai échoué dans mon désir d’être un auteur à la hauteur de mes prédécesseurs. Et la richesse extraite de cet échec fut que j’ai eu l’opportunité de tout recommencer, de trouver le fil conducteur de mon authenticité, d’apprendre à travers les années. 

Presque 30 ans après les premiers mots du premier chapitre ouvrant la voie à cette histoire pas si naïve et surfaite que cela, je vis pleinement le succès de cet échec dans lequel je me réalise plus que jamais.

Première couverture

J’avais réalisé cette couverture avec les moyens de l’époque en commandant à l’illustratrice Fredrith un dessin représentant Altéha sur son cheval. Finalement, le dessin n’a pas pu être terminé dans les temps et je l’ai utilisé ainsi.

Je ne regrette pas cet empressement car là encore ce fut de l’apprentissage sur la voie de l’amélioration !

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