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Melted Space – « Between » (EP 2013)

Parution :Format :Label :Univers :Pays :
Mai 2013EPTotentaz Prod/Season Of MistOpéra Metal symphoniqueFrance

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Track-list :

1) Return to the Land of the Forgotten
2) Dying Legend
3) They Were Brothers
4) Si Vis Pacem…
5) … Para Bellum
6) The Man with Two Faces
7) Welcome to This World
Bonus :
8) When I Was a God (Acoustic Version)
9) Dante’s Memory (Acoustic Version)
10) War for the World (Operatic Mix)

Line-up : Pierre Le Pape : Composition, arrangements, orchestrations et paroles.
Membres additionnels : Liv Kristine « She-Wolf » : Chant.
Ashmedi « Janus » : Chant.
Emmanuel « El Worm » Levy « Remus » : Chant.
Black Messiah « Romulus » : Chant.
Adrien Grousset : Guitares.
Brice Guillon : Basse.
Michael Saccoman : Batterie.
Membres additionnels sur les bonus : Manuel Munoz « Apollo« / « Dante » : Chant.
Lucie Blatrier « Michael« / « Artemis » : Chant.
Anaé « Gabriel » : Chant.
Amélie Jeannès « Raphael » : Chant.
Mick Rignanese : « Lucifer » : Chant.
Sire Cédric « Belial » : Chant.
Bastich « Emma – O » : Chant.
Maxime Beaulieu « Fenrir » : Chant.
Cédric Jullien « Tezcatlipoca » : Chant.
Charley Corbiaux : Guitare acoustique.


Une fois de plus, chers lecteurs, laissez votre humble dévouée vous guider à travers le Melted Space. Quittons ce monde pour celui de la mythologie romaine, traversons le temps…

Nous sommes à présent devant le temple des Vestales, ces quatre vierges dont la mission est de garder le feu sacré. 

Ici demeure par la force Rhéa Sylvia, qui se fait visiter en songe par le Dieu Mars de qui elle aura deux jumeaux, Remus et Romulus. Par la force oui, car sa condition lui impose une totale chasteté et c’est ce que désire son oncle Amulius, qui a détrôné le père de la vestale, Numitor.

Mais ayant eu vent de son accouchement de deux mâles, il condamne Rhéa Sylvia qui sera emmurée vivante et ordonne que les nouveau-nés soient jetés dans le Tibre. Mais cet ordre ne sera pas exécuté et les jumeaux seront placés dans un panier, à la merci du courant du fleuve.

On dit que le panier fut guidé par le dieu Mars lui-même, jusqu’à l’entrée de la grotte du Lupercal où se trouvait la tanière d’une louve…

Cette louve les aurait allaité et élevé jusqu’à ce qu’ils bâtissent la grande cité de Rome, se vengeant de leur oncle par la suite, replaçant leur grand-père sur le trône d’Albe.

L’introduction fut longue mais nécessaire, et pas forcément désagréable pour les passionnés, car l’EP « Between » traite tout du long de ces robustes Romus et Romulus, en proie à l’envie, à l’égo, au meurtre.

Au menu, sept titres et trois titres bonus dont deux acoustiques.

Pierre Le Pape, fondateur de l’entité Melted Space, demande notre attention avec quelques notes rappelant d’anciens tambours de guerre, qui résonnent comme des coups de tonnerre. Dans la continuité, une mélodie se fait douce, enivrante, finalement déchirante. Première piste et déjà les frissons circulent sur l’échine.

Pour maintenir cet état sublime d’émotions, le deuxième titre intitulé Dying Legnd, brillamment interprété par Liv Kristine (Leaves’ Eyes) qui interprète la louve, conte l’inquiétude d’une mère pour ses enfants, qui se meurent, avalée par la mort.

La Louve :

 « What is this feeling ?
So cold, so dark…
Now i am afraid
I fear death and oblivion« 

They Were Brothers tranche la douleur de cette louve pour tourner notre regard vers un drame… Superbe transition de 41 secondes qui oriente nos âmes, du silencieux hurlement de la louve vers la rage d’un Remus assassiné par son propre frère, Romulus. Ce dernier, interprété par Black Messiah (Seth) est noir à souhait. Remus, chanté par Emmanuel « El Worm » Levy (Wormfood), contraste avec majesté face à la parfaite voix gutturale de son frère de chant. Mais la sienne n’est pas en reste, à la fois tendre et délicieusement violente. 

Remus :

 « Who are you to challenge the gods ?
What remains of your reign there on this Earth« 

Ces deux artistes interprètent donc avec brio ce Si Vis Pacem…, qui sera suivi d’un …Para Bellum en cinquième titre. Beaucoup plus violent que le précédent, Romulus est une montagne inébranlable, invincible, un monstre empli de fiel et de fierté persuadé que la mort de son frère fut une nécessité pour Rome. Là encore, la voix de Emmanuel « El Worm » Levy sait résonner admirablement bien, donnant à Remus la forme d’un radiant fantôme recouvrant la conscience de son frère, Romulus.

Romulus : 

« Be sure that i regret,
Be sure that i cry !
With all my soul,
I try to understand
Why are we here,
A place, cursed byt he gods
What is the meaning of my life ?
What is the meaning of your death ?« 

Ces deux titres sont une réussite, selon moi, une joute de chant, un combat de gammes sur fond de couleurs antiques. Des ruisseaux de sang sinuent entre les mots autant qu’entre les notes.

The Man With Two Faces créé une trêve, un repos mérité pour les habitants de ce monde. C’est ce que nous sommes nous, spectateurs passifs touchés par la foudre des dieux. Et dans ce titre, il d’agît de la musicale présentation de Janus, Dieu de premier rang dans la mythologie romaine. On le représentait avec deux visages car il avait le pouvoir de commander à plusieurs éléments, dont la terre et le ciel.

Doucement arrive Welcome To This World, dernier titre de l’EP. C’est une guitare électrique qui déploie un tapis musical pour la voix d’Ashmedi (Melechesh) dans le rôle de Janus. La boucle se boucle, nous revenons vers la Louve passant de vie à trépas, à qui Janus s’adresse.

Janus : 

« Rise !
Become a spirit.
Leave this world
And embrace your eternity.
Come !
You’re no longer part of them
Join those that are no more than ideas« 

La force de son chant sied à merveille à l’aura de Janus. Ce titre est un bijou également, l’interprétation est royale, notre imagination sait faire le reste…

Playlist de l’album à écouter sur YouTube.

Et dans la distribution, l’intuition de Pierre Le Pape fut des meilleures. Cela nous est rappelé grâce aux trois bonus de l’EP où la voix de Manuel Munoz (The Old Dead Tree) sait être la clé de cet univers. Toujours et selon moi, j’y trouve une sensibilité digne de la délicatesse de Pierre Le Pape.
Je ne saurai m’étaler plus sur ces trois versions acoustiques, titres du précédent album, qui sont tout à fait grandioses et d’une majesté sans borne. On s’y abreuve après l’écoute de l’EP comme pour étancher une soif de douceur. Les variations de la voix de Manuel Munoz sont d’une telle légèreté qu’on y noierait volontiers son âme entière.

J’aimerai surtout insister sur l’aura artistique de cet EP, aussi de ce monde qu’est Melted Space, entièrement créé par Pierre Le Pape qui s’est tout simplement servit dans les mythologies de notre propre monde.
Mais ce n’est pas un mal au final. Si je suis adepte des mondes neufs, je dois dire que sa musique est d’une nouveauté surprenante pour moi. C’est un véritable opéra pour le metal, et lorsque les cordes des violons s’en mêlent, la symphonie est prenante, bouleversante. On imagine à peine combien le compositeur a aimé donner vie à de l’authentique et retranscrire, par son talent, la beauté de ses rêves.

Pierre Le Pape est un artiste qui a offert à d’autres artistes d’éprouver leur sensibilité sur sa musique. Les alliages ont donné un metal pur. De la forge musicales est aussi sorti cet EP qui, s’il est moins violent que son prédécesseur « From The Past« , a su conquérir les cœurs et récolter les frissons comme Janus sait encore récolter les esprits des mortels, là-bas, dans le Melted Space.

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