Quelle beauté, ce corset ! Résolument dans mes favoris. Je l’ai fabriqué avec un coutil anglais d’une qualité fantastique, épais et moiré, et je peux vous dire que cela fait toute la différence. Quelle tenue, quelle délicatesse dans la robustesse !
C’est le rouge et noir, qui m’a fait penser au thème du vampire, puis l’éclair : » Pourquoi ne pas proposer un collier avec ce corset ?! Oh, et il y aurait deux strass rouge au niveau de la jugulaire pour imiter la morsure d’un vampire ! Et il s’appellerait LE BAISER DU VAMPIRE !!! » Abracadabra, quelques jours plus tard naissait ce bijou corseté.
N’est-ce pas d’un raffinement et d’un merveilleux à faire mourir d’envie tous les vampires des enfers ?!
Tissu coutil anglais, lacet coton, biais en satin. Intérieur sergé de coton.
Pour ce corset aussi, Gabriel Leroy m’a écrit un poème. « Le baiser du vampire », texte issu du recueil « Les métamorphoses de la Muse ».
La disgrâce couvrait tout à perte de vue.
Par les sangles de brume à jamais asservie,
la terre en cécité, de chaleur dépourvue,
n’avait gardé pas même un battement de vie.
Il ne restait là-bas de l’homme et sa folie,
vestiges au milieu des landes désolées,
des champs de hurlements aux fleurs ensevelies,
que les restes épars d’un dernier mausolée.
Au seuil encore épais d’ombre crépusculaire,
la déesse dernière, avançant sans retour,
de sa robe frôlait les marches sanctuaires
ainsi que l’aurait fait le doux rayon du jour.
Entre les écheveaux des murs grillagés d'ombres
élégamment passait sa chevelure d’ambre.
Sa lumière avançait au cercle des décombres
où restait endormi le spectre de Décembre.
Des effigies de fer par la rouille égorgées,
ayant tout oublié de leurs siècles d’orgies,
devant elle, à sa grâce infinie obligées,
s’effondraient à genoux sur les pierres rougies.
Elle avait traversé les bois de ce domaine
sans que la boue n’osa la toucher, ni la bruine.
Seule elle avait conduit sa silhouette humaine
aux lieux où fût plantée la graine de la ruine.
Plus elle pénétrait les remparts du mystère
et plus la nuit voyait en deux gemmes obscures
à l’alcôve du cou, points rouges sur sa chair,
lancinement brûler l’ancestrale morsure.
Son seigneur dormait là, dans l’oubli, quelque part,
dans un tombeau scellé, rêvant d’un nouveau jour
et de revoir éclore à son cœur de brocart
les sanguines douceurs de leur sublime amour.
L’épouse s’arrêta au centre de ce havre.
Et de ces mots obscurs dont les dieux sont orfèvres,
elle fendit la stèle où gisait le cadavre,
puis leva son poignet au rebord de ses lèvres.
Elle s’offrit, d’un souffle, en aigrettes de glace,
essaimant les cristaux de sa peau de déesse
afin que de la mort disparaissent les traces,
pour que l’Autre s’éveille et qu’un monde renaisse.
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