Essai plutôt réussi pour ce superbe Moulin Rouge, avec sa passementerie revisitée par une couture sur le biais du haut du corset. Ces franges font tout le charme de ce bijou de satin somme toute assez simple. Il faudrait que je le retravaille, peut-être pour lui ajouter une modestie afin de rendre plus élégant l’espace dans le dos. Toutefois, je pense que le busc visible reste un atout pour ce corset un peu fou !
Je dirais que c’est un « must have » pour toute âme amoureuse du début 1900, de Paris et de sa bohème.
Tissu satin, lacet coton, biais en satin, passementerie polyester. Intérieur sergé de coton.
MAJ 10/2012 : Et une paire de mitaines pour aller avec 😉
Merci à Gabriel Leroy qui m’a écrit un poème pour ce corset. « Moulin Rouge », texte issu du recueil « Les métamorphoses de la Muse ».
C’était dans les parfums d’une nuit parisienne,
qui sous son éventail riait en rougissant,
une fille d’avril autant qu’il m’en souvienne.
Un cabaret bayait son tapage aux passants.
Cachée dans la coulisse, isolée, à l’arrière
une pâle beauté dans l’ombre respirait.
Ses yeux félins luisaient sous un loup de lumière.
Le chahut s’emballait. Le spectacle était prêt.
Patiente, elle attendait que l’angoisse s’égrène,
que la lumière sourde à la plaie des rideaux,
que l’incarnat s’écarte et répande la scène.
Elle avait sous les doigts une rose, un cadeau.
Un charmant inconnu la lui avait offerte.
Et sans savoir son nom elle en savait assez.
Tout son être tremblait sur le pétale inerte
de ce porte-bonheur qu’elle allait embrasser.
Elle allait s’avancer, s’ouvrir grande à la foule.
Ce soir il serait là, parmi les spectateurs.
En vertige, aveuglée dans la lumière saoule,
elle allait de sa voix subjuguer la clameur.
Pour lui seul elle allait par le geste et la pose
de la rose reçue rendre la volupté,
l’inviter à la vue de ses métamorphoses...
Alors la rêverie quitta l’obscurité.
Elle entra dans la gloire, entrainant la musique.
La grâce de son corps cachait un cœur serré.
Son regard appelait en vagues frénétiques
dans la foule sans teint le visage adoré.
Mais les murs se fermaient près à tomber en miettes.
Les visages prenaient des airs de cauchemar.
Sous les lampes crevant leurs amours de paillettes,
les pantins lui tendaient des fleurs piquées de noir.
Les applaudissements la giflaient de nausée.
Le triomphe écorchait son espoir mis à nu.
Elle n’avait chanté qu’à la fleur déposée.
Elle sorti de scène. Il n’était pas venu.
En coulisse une rose attendait sa main blême.
Et tout à coup la belle entendit dans le noir,
en touchant cette fleur qui n’était plus la même,
murmurer « Vous étiez merveilleuse ce soir ».
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