
Vulnerant omnes, ultima necat.
L’heure sera idéale, sur la vieille comtoise,
Elles seront bleues, – l’heure et la voûte des cieux –
Les branches s’étireront en ombres chinoises
Sous le ciel traversé de vespertilions malicieux.
Assise sur le banc, entre le charme et le noyer,
Je me régalerai de leur silencieux et aérien ballet.
Aux premières loges, rêveuse privilégiée,
Comme à chaque fois, je m’en exalterai.
Ce sera un coeur d’été, dans la fraîcheur du soir,
Quand le chant des oiseaux diurnes touche à sa fin,
Aux premiers hululements, au miaulement du chat noir
Qui sous ma paume se love. Le jour s’éteint.
L’heure sera fatale, mais le sourire aux lèvres,
Rouges de baisers, hydratées de prières.
J’aurais eu le temps d’écrire tous mes rêves,
D’aimer, beaucoup, et toujours plus qu’hier.
La date, je ne la sais ni ne la saurai jamais.
Mais c’est bien au jardin, à l’heure bleue,
Qu’une main sur le cœur je vous murmurerai :
« Il est temps pour moi de mourir, adieu ! »
Alors je me fondrai doucement dans la nuit,
Femme sauvage vêtue de mousse, esprit Renard,
Âme nuage, leveuse de brume, tombeuse de pluie.
Au jardin du silence, vous pourrez m’apercevoir.
Ce texte est issu du recueil de poèmes « Billets d’âme – Tome 2 – Le théâtre des langueurs »
2 Commentaires
Benj 04500
3 février 2018 at 15:37Merveilleuse poésie ,mélancolique ?!.
Lucy
2 mai 2021 at 11:04Merci beaucoup Benj. Oui mélancolique et romantique.