
Saison de cendres
C’était une saison d’ombres et de cendres
Où les aiguilles des épicéas jaunissent.
Une raison de pleurer ou celle de se pendre –
Se balancer – au bras du Marquis de Jadis.
Sur le sentier perdu, marcher dans ses pas
Pour retrouver trace des tiens.
Dans la cendre, dans la boue, le trépas ;
S’alourdir, s’enfoncer, descendre loin,
En enfer, avaler la terre, boire l’amer,
Dévorer tes empreintes par le dessous,
Coudre encore une fois mes paupières
Et rester là, rester liée, juste en-dessous.
Toi mon Écho qui dans l’hiver demeure,
Prendras-tu le temps de me visiter ?
J’embrasserai ta voûte de ma pâleur
Tout le long du sinistre sentier.
Alors marche doux, marche tendre !
Viens à reculons sur mon supplice
Depuis le passé vers les cendres,
Dire l’amour au Marquis de Jadis.
Ce texte est issu du recueil de poèmes « Billets d’âme – Tome 3 – Saison de cendres »
2 Commentaires
Groux Monelle Marie
27 novembre 2020 at 13:17Magnifique, très sensible & sensuel.
Ame torturée, à fleur de peau, sombre qui visite probablement les méandres profonds d’une existence passée auprès d’un certain marquis… Ne serait-ce pas le marquis de Sade ???
Merci Lucydayrone pour ce merveilleux partage ❤️
Lucy
2 mai 2021 at 10:59Merci infiniment pour ce magnifique commentaire !