
Ma brune
Rouge et flammes, ombres et duvets,
Là au coeur de sa note de bambou,
Ma brune à ses lèvres portait
Un verre d’Anjou. A genoux,
Face au bassin retenant l’eau de Jouvence
Je fermais les yeux sur la raison
– Coeur ouvert ! – Libérant mes sens
A vifs, brûlants sous la passion.
Elle, que j’ai dévoré de plaisir,
Des doigts, du corps, du regard !
Sans jamais éteindre son désir
Pour que me guide encore son phare.
Et revenir…
M’échouer sur ses tranchants écueils,
Marin fou de ses charmes enchanteurs,
Affamé du fruit salé gardé sous la feuille
De mon Eve marine, ma reine de saveur.
Elle a le goût subtil de ces rêves
Qui ne se réalisent qu’en dormant,
La plume toujours levée sur la trève
Où la paix ferait oublier le tourment.
Elle est plusieurs pays, mille langues,
Sa cuisse enfante tous les soupirs,
Sa bouche aspire l’être qui, exsangue,
Se rend, corps et souffle sans rien dire…
Ma si parfaite et mystérieuse brune
Tient entre ses hanches tout l’univers,
Et lorsque sous la caresse pointe la lune,
En silence, c’est contre moi qu’elle se serre.
Ce texte est issu du recueil de poèmes « Confatalis »
2 Commentaires
Anonyme
2 février 2015 at 12:54Quelle merveilleuse ode…Ta plume a tellement a gagné en précision!
Anonyme
4 mai 2015 at 13:17Délicats et sensuels, tes mots nous emportent, et ta voix, aux suavités subtiles, les rend palpables… Magie du verbe !