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Frénésie des Asphodèles

Vous a-t-on dit combien vous ressembliez
A ces nymphes à moitié nues qui, nageant
Dans le bassin-aux-oiseaux, sans se méfier,
Attisent l’ardeur de quelques galants ?

Vous rougissez et pourtant ne devriez !
La nature devrait se parer de miroirs
Sur tous les chemins que vous arpentez
Afin que vous puissiez par vous-même le voir.

Votre sourire à sa propre poésie
Et nos yeux leurs répondent avec émoi.
Ah ! Comprenez, ma douce Frénésie
Qu’il m’est difficile de ne pas avouer cela ! 

De votre blanche gorge à votre corsage
Se dessine un véritable chemin de croix
Quand mes mains esquissent en un mirage
La caresse que je vois et qui n’existe pas !

J’erre en vain dans la plaine des asphodèles,
Parmi ces représentantes de l’amour perdu,
Qui chantent en chœur, avec force et zèle,
L’hymne du damné qui d’un baiser mourus.

Texte issu du recueil de poèmes « Billets d’âme – Tome 2 – Le théâtre des langueurs »

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