
A la mémoire de nos eaux
Ô ma Belle, ma si Royale et Majestueuse Reine !
Ce jour-là j’étais à vos pieds, vaincue, conquise,
Tremblante sous les puissants jets de cette fontaine.
Le monde et les rêves vacillaient tant j’étais éprise.
A l’improvisade, je vous avais écrit quelques vers,
Quelques fragiles rimes, et l’encre se tâchait de l’eau
Qui jaillissait sur ces mots destinés à vous plaire.
Votre sourire l’avoua. Ah ! Comme il était beau !
Mon cœur serré d’amour, éclata en un soupir
Et mes lèvres épuisées se posèrent sur les vôtres.
Mes lèvres, sur le couchant de votre sourire
Embrassaient l’être, l’âme, l’Autre.
L’après, je ne le sais plus. J’ai profondément aimé,
Et toute ma vie se relia à la vôtre par des rubans
Chargés de lyres, de plumes, d’algues et de clés,
De sable, d’anneaux, de roses, de rêves d’enfants !
Je ne sais que les aujourd’hui bercés par vos mots.
Statue de sel sur la grève, le regard vers l’horizon.
Chaque année nouvelle est une vague sur ma peau
Qui m’érode et me lisse au fil des saisons.
Vous me reprendrez ainsi que la mer. C’est certain.
Vague après vague, j’attendrais là sur ce rivage,
Sculpteuse de sable, souffleuse d’embruns,
J’attendrais là, mon amour, d’ères en âges.
Ce texte est issu du recueil de poèmes « Confatalis »
1 commentaire
Anonyme
25 juillet 2015 at 12:45Je suis tout simplement amoureuse de tes mots et cela irrémédiablement…inexorablement…